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Montréal veut protéger des centaines de logements de la spéculation immobilière


La Ville de Montréal compte utiliser son droit de préemption pour protéger 78 maisons de chambres de la spéculation immobilière. Celles-ci accueillent un total de 1270 logements destinés à des populations vulnérables.

Ces maisons de chambre font partie d’un nombre de 82 terrains, répartis à travers neuf arrondissements, sur lesquels la Ville utilisera son droit de préemption. Pour rappel, ce droit lui permet d’égaliser toute offre d’achat lors de la vente des terrains qu’elle a préalablement désignée.

La mesure devra être votée lors du conseil municipal, qui débutera lundi après-midi. Toutefois, comme l’administration Plante y détient la majorité des sièges, son adoption n’est qu’une formalité.

«C’est une action supplémentaire qui viendra assurer la survie des maisons de chambres existantes et éviter qu'elles ne disparaissent au profit d’autres usages, comme un hôtel ou des logements plus dispendieux», a soutenu Benoit Dorai, responsable de l’habitation au sein du comité exécutif de la Ville.

Les maisons de chambre sont des immeubles qui offrent en location des chambres, dont les cuisines, salles de bain et toilettes sont partagées entre les locataires. Elles sont principalement habitées par des personnes démunies, offrant souvent un rempart contre la rue, ou permettant à d’autres de s’en sortir.

Pour la Ville, la mesure permettra d’acquérir ces maisons de chambre au moment où elles seront mises en vente «pour en préserver l’accès à des personnes vulnérables».

«En nous assurant que ces habitations continuent d’offrir des logements accessibles à tous les portefeuilles, nous évitons le déplacement de populations vulnérables. Ce type de logements revêt aussi une grande importance dans la lutte que nous menons contre l’itinérance», a ajouté M. Dorais.

Au Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), l’initiative de la Ville est vue d’un bon œil.

«Il faut faire tout ce qu’on peut pour protéger les maisons de chambre, qui sont souvent le dernier rempart contre l’itinérance, encore plus alors que les loyers explosent», a souligné Véronique Laflamme, porte-parole de l’organisme.

Elle rappelle toutefois qu’il ne s’agit que d’une première étape, et que la Ville ne possède pas encore ces immeubles.

«Ce n’est pas gagné, parce qu’il faudra que Montréal s’assure d’avoir les fonds nécessaires pour les acheter, les rénover et les transférer à un projet de logement social sans but lucratif comme elle dit vouloir le faire», a pondéré Mme Laflamme.

Elle ne se disait d’ailleurs pas certaine que la Ville aura seule les moyens financiers pour acquérir un si grand nombre de maisons de chambre.

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